Le Chamanisme 

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Le Chamanisme 

Depuis des siècles, la plus ancienne croyance du peuple mongol est le chamanisme. Il a joué un rôle important dans les activités politiques et sociales de Mongolie et a été proclamé « religion officielle » de l’Empire mongol au 13ème siècle.  D’après les préceptes, il y a 99 cieux dans l’univers dont 55 bénéfiques et 44 maléfiques. Cette « religion des steppes » n’a ni doctrine ni écritures saintes. Seule compte l’observance des règles, entraînant par conséquent une forte superstition. Le chamanisme envisage le monde du point de vue de ce qui est vivant et mort, de ce qui est visible et invisible, d’où l’importance d’être en accord avec le monde qui nous entoure. Tout est en relation avec le ciel et les esprits. Ces principes vous en ferez forcément l’expérience lors de votre voyage en Mongolie, et surtout si vous choisissez un voyage en yourte et chez l’habitant.

L’organisation de la vie sous la yourte est une représentation symbolique de tout ce système avec la ritualisation de son espace, la relation avec ce qui est sacré comme le feu par exemple.

Traditionnellement on organisait une cérémonie au moment du passage à la nouvelle année afin d’apaiser les esprits néfastes. Ce rituel existe toujours au moment du Tsagaan Sar le Nouvel An Lunaire que vous pouvez découvrir ici.

Les Mongols croient en l’existence des esprits et aux relations possibles des humains avec les esprits des animaux et l’âme des morts. Ces esprits et ces âmes, essentiellement mobiles, résident dans des supports matériels tels que les arbres, les montagnes, les sources, ou dans les ongon, supports sacrés, idoles fabriquées par l’homme sous forme de figurines de bois, de feutre, de fourrure, ou encore peints sur des tissus. Chaque phénomène naturel recèle une divinité tutélaire, un esprit-maître dirigé par un principe unique surnaturel : le Ciel ou Tenger. Au-dessus des forces surnaturelles il y a donc ce dieu unique, le ciel souverain, Khan Tenger.

Cette croyance, qu’on qualifiait plutôt autrefois d’animisme est basée sur le fait que le monde des esprits et des hommes peuvent communiquer. Le mot chaman vient vraisemblablement de saman, un mot toungouse qui désigne un intermédiaire entre le monde des humains et celui des esprits. Les peuples chasseurs par exemple demandaient aux esprits des animaux de leur fournir le gibier dont ils avaient besoin pour leur subsistance, et en échange leur donnait un peu de nourriture sous forme de graisse dont ils barbouillaient le songon.

Le chamane peut être un homme ou une femme, qui a été choisi par les esprits généralement à l’âge adulte.  On devient chamane par transmission héréditaire ou quand on est doué des pouvoirs du chamane. Mais en aucun cas cela ne peut être enseigné ou appris. Le chamane possède des pouvoirs curatifs. Les cérémonies sont codifiées, le chamane « s’animalise » par son vêtement et son comportement pour mieux communiquer avec les animaux, et assurer de part et d’autre santé, fécondité et tout ce qui est nécessaire à la perpétuation de l’espèce..

Du temps des Khans, c’était lui le conseiller spirituel du prince.

Il sait aussi lire dans les étoiles et interpréter les craquelures faites par le feu sur une omoplate de mouton par exemple.

Le vieillard blanc lui, est le maître de la Terre. Il protège le bétail et peut dispenser la longévité. En son honneur le 9 mai on fait brûler du arts, un encens à base de genièvre. Puis on trait pour la première fois de l’année les juments pour faire l’airak : le lait de jument fermenté.

A cela s’ajoute encore le culte ancestral. Les Mongols considèrent que les esprits aiment les même choses qu’eux, c’est pourquoi ils leur offrent le meilleur : la graisse, les laitages, les bonbons, l’alcool, le tabac. Les esprits ne sont pas divinisés mais au contraire humanisés. La relation avec eux est plutôt un échange, un partenariat.

Ces coutumes ont subsisté bien après que les Mongols aient adopté l’élevage et fait reculer la pratique de la chasse. Simplement c’est avec les âmes des morts que se sont intensifiés les échanges, car ce sont eux les ancêtres, qui procurent aux éleveurs les terres de pâturage et le bétail qui les nourrie.

Si les touristes sont intrigués par toutes les règles à suivre, les tabous, la division spatiale sous la yourte etc., ils doivent comprendre que cela est destiné à respecter l’équilibre de l’homme avec la nature et le monde qui l’entoure. Et la yourte représente un modèle réduit de l’univers. Au sein de ce système l’homme ne doit pas prendre à la nature davantage que ce dont il a besoin. Il doit respecter l’équilibre de l’univers ainsi il sera heureux lui et sa famille et sera à l’abri des malheurs et des soucis.

Lors de votre circuit en Mongolie au moment de prendre la route, votre véhicule s’arrêtera peut-être au premier ovoo rencontré afin de s’attirer la « bénédiction » des esprits et ainsi de bien commencer le périple.

 

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