Tsaatans, éleveurs de rennes

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Tsaatans, éleveurs de rennes

Aux confins de la Mongolie

Taïga, Sibérie, tsaatans? Pour beaucoup, la Mongolie, ce sont plutôt des yourtes et des nomades à cheval éparpillés dans la steppe. Certains associent aussi le pays avec le désert de Gobi, ses falaises rouges et ses dunes géantes. Peu s’imaginent avoir l’occasion de découvrir cette autre facette, tout à fait spéciale, du nord de la Mongolie. Dans les forêts sibériennes, non loin du lac Khövsgöl et du Baïkal se cachent les rares représentants mongols de l’ethnie Tsaatan (ou Dukha) placés sous les projecteurs le temps d’un Rendez-vous en Terre Inconnue en 2010.

rennes

La dépression de Darkhad où se trouvent le lac Tsagaan Nuur (ou « lac blanc ») et les principaux campements, était autrefois recouverte d’un glacier. Elle se trouve à plus d’une centaine de kilomètre au Nord-Ouest du lac Khövsgöl et fait à peu près la taille de celui-ci. Marécages, nombreux cours d’eau, la région est difficilement accessible en été et il faut attendre l’hiver et que les rivières gèlent pour pouvoir y pénétrer plus facilement, que ce soit en voiture, en rennes ou à cheval.

tipi tsaatans

Ceux qui vivent avec les rennes

Dans leur idiome, Tsaatan signifie un brin péjorativement « ceux qui vivent avec les rennes ». Ils habitent un territoire situé à cheval entre la Mongolie et la Russie. Sur les 500 derniers représentants mongols de cette ethnie nomade unique, ce sont à peine 200 individus qui continuent de vivre au rythme des saisons et des transhumances comme leurs ancêtres. Les Dukhas vivent encore souvent dans des orts (similaires aux tipis amérindiens) en pleine taïga.

Contrairement aux autres ethnies mongoles qui élèvent la plupart des Cinq Museaux (Vaches/yacks, moutons, chèvres, chevaux, chameaux), les Tsaatans élèvent uniquement des rennes et quelques rares chevaux. Ici le rennes remplace le cheval : on le chevauche, on le mange (parfois), on tanne son cuir, il sert de monnaie d’échange et est aussi l’animal totem sacré de ce peuple (il y a toujours un renne sacré dans un troupeau, il est souvent blanc). Très résistant dans la neige – les mâles peuvent porter jusqu’à 90kg – les rennes se nourrissent uniquement de mousse, de lichen et d’herbe qu’ils arrivent à atteindre sous la couche de neige. Leur lait extrêmement nutritif est parfois donné aux bébés car il peut remplacer le lait maternel.

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Un mode de vie menacé

Laissés pour comptes après la démocratisation du pays en 1990, leurs troupeaux et leur mode de vie sont aujourd’hui menacés d’extinction. Dans les années 1970, la taille de leur cheptel était évaluée à plus de 2000 rennes, aujourd’hui, on en compte moins de 600. Avec le réchauffement climatique, les épidémies qui frappent parfois une partie des troupeaux, la diminution des zones de pâturages, et l’avancée des compagnies minières, les Tsaatans sont contraints de monter toujours plus au nord où les lichens croissent en abondance. Malheureusement la frontière russe, les concessions minières et certaines zones protégées les empêchent de chasser ou de se mouvoir en fonction des besoins de leurs bêtes. En outre, une partie des Tsaatans décident parfois de s’établir en ville où leurs enfants sont scolarisés.

L’arrivée du tourisme représente aussi un nouveau défi, car même si celui-ci représente une véritable aubaine économique, il est parfois accompagné d’effets néfastes tels que l’évangélisation ou la transformation de leurs rites chamaniques et totémiques ancestraux.

Néanmoins, quand le tourisme est bien géré, les familles parviennent à profiter d’un revenu supplémentaire grâce à la vente d’artisanat et l’accueil des voyageurs. Ciel Mongol vous propose de découvrir les Tsaatans, leur mode de vie ancestral et cette région extrêmement reculée de la manière la plus douce. Afin de ne pas puiser dans leurs maigres ressources, vous arriverez avec vos propres réserves de nourriture. Vous ne passerez pas non plus qu’une demi-journée à prendre des photos avant de repartir mais y séjournerez deux nuits et rencontrerez les membres clés de la communauté comme un chaman ou des anciens qui pourront – à votre demande – vous raconter l’histoire de leur peuple.

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Chez les Tsaatans, un voyage dans le voyage

Une rencontre avec les Tsaatans se mérite et l’objectif s’atteint après un long processus d’adaptation à l’hiver mongol. D’abord, il y a la découverte des steppes mongoles au fil d’un périple en véhicule jusqu’aux rives du lac Khövsgöl. En route, la découverte des nomades des steppes, les nuits passées sous la yourte permettront de mettre en perspective la différence des Tsaatans vis-à-vis de leurs congénères. Le festival de Glace sur le gigantesque lac Khövsgöl vous surprendra par ses couleurs et son animation. Au programme : lutte traditionnelle, courses de traineaux, défilés de costumes colorés, le tout sur les eaux du lac gelées. Finalement, après avoir mis cap sur les collines des rives ouest du lac, vous atteindrez les premiers tipis au cœur de la Taïga…

Pour en voir un peu plus, voici les portfolios de deux photographes qui nous plongent dans le quotidien des derniers Tsaatans: Hamid Sardar-Afkhami et Batzaya.

Nous, nous vous attendons cet hiver :-) pour un circuit hivernal en immersion chez les tsaatans et au festival de glace du lac Khövsgöl.

Sur le lac Khövsgöl

Sur le lac Khövsgöl

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