Tsagaan sar ou le nouvel an lunaire

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Tsagaan sar ou le nouvel an lunaire

La fête de Nouvel An Lunaire dépend du calendrier lunaire dont la fin de l’année est en février et qui était basé sur les saisons. Tsagaan Sar signifie littéralement « mois blanc ». Pourquoi le blanc me direz-vous ? Parce que la couleur blanche symbolise pour les mongols la pureté et la prospérité de l’univers.

En 1206 Gengis Khan a unifié les tribus mongoles et a ainsi fondé l’Empire Mongol. A cette occasion, il a institué la célébration du nouvel an au début du printemps. En effet c’est une saison importante pour les éleveurs : c’est le moment des naissances du bétail, du renouvellement des plantes et des fleurs et toute la nature est en éveille après un long hiver. Auparavant les mongols célébraient cette fête en automne et la nommait la « fête des produits laitiers ».

Depuis le XVIIème siècle, époque de Zanabazar (premier chef spirituel de Mongolie, grand lama, grand intellectuel et artiste-sculpteur), cette fête a un peu changée et des rituels religieux y ont été ajoutés.

La préparation du Nouvel An Lunaire

Les mongols commencent à se préparer presqu’un mois avant la fête. Il y a beaucoup de choses à faire : nettoyer la maison à fond, faire la grande vaisselle et toute la lessive (à la main à la campagne), faire une grande quantité de buuz (ravioli à la viande : environs 1 000 par famille), acheter ou faire les «khivim boov »  (gâteaux traditionnels), préparer la viande d’une croupe de mouton, nettoyer les environs de chez eux, coudre de nouvelles « deel » (costume traditionnel). Tout doit être propre et/ou nouveau, et en ordre avant le passage au nouvel an. Il est traditionnellement de bon ton d’accueillir la nouvelle année lunaire dans le bonheur, l’ordre, la joie et sans dettes et sans colère.

« Bituun » (le réveillon)

Bituun c’est le jour sans lune. A droite de la porte de la yourte, on pose une pierre blanche ou de la glace dans un bol pour accueillir les dieux du bon côté et à gauche on pose une branche avec des épines et des mauvaises herbes pour empêcher les diables de rentrer.

Après avoir offert les morceaux de choix au feu (qui est sacré) et avoir déposé d’autres morceaux de nourriture en offrande aux ancêtres sur l’autel au fond de la yourte, la maitresse de maison sert du thé au lait à son mari en premier puis aux autres personnes présentes. Il découpe des morceaux de viande de la croupe du mouton et en donne à tout le monde.  C’est ainsi que la fête commence.
Le festin commence quand la nuit tombe et chacun doit manger jusqu’à ce qu’il soit bien rassasié. Sur la table ont été disposés les gâteaux traditionnels, la croupe de mouton, les buuz, les produits laitiers et de l’airag. Pendant ce jour, il est interdit mettre le bétail en liberté dans la steppe loin de sa maison et d’avoir faim car ce serait de mauvaise augure pour l’année à venir. Les gâteaux sont posés les uns sur les autres en formant une pyramide arrondie. Le nombre de gâteaux superposés doit être impair car ça porte chance et on les met en 3, 5, 7 ou 9 étages. Plus il y en a et plus la famille est « respectée », le maximum est de 81 gâteaux (9 x 9).

Le premier jour de la nouvelle année ou « shiniin negen »

Le jour de l’An on se lève souvent très tôt. La femme de la yourte offre du thé au lait au ciel en priant que tout se passe bien dans cette nouvelle année. Les gens font leur « Mor gargah », c’est un rituel bouddhiste qui attribue à chaque personne un élément selon son année de naissance et le calendrier lunaire : soit la montagne, soit l’eau, soit le fer, le bois, l’air, le ciel ou le feu. Selon l’année dans laquelle on entre le rituel permet de se protéger d’un élément sur lequel il faudra être vigilent cette année. Par exemple : vous êtes fer cette année et vous faites le rituel pour que vous ne vous blessiez pas avec du fer.

Puis on fera le rituel de « zolgokh » (salutation gestuelle pour souhaiter des vœux) avec chaque personne que l’on verra pour la première fois cette année car c’est le premier salut du nouvel an. La personne la plus âgée place ses bras tendus, paumes tournées vers le bas sur les avant-bras de la plus jeune tout en se reniflant les joues et en disant « amar baina u ? » (Comment allez-vous ?). Si deux personnes ont le même âge, on met un bras au-dessus et un autre en dessous de ceux de l’autre personne. Les hommes échangent leur tabatière. Il est interdit de se saluer entre époux et épouse et aussi lorsque deux femmes sont enceintes. On dit sinon que leur union se brisera et qu’ils deviendront ennemis et il est dit que les sexes des enfants qui sont dans le ventre s’inversent alors. Pleurer ou se disputer ce jour-là est un mauvais présage qui apporte chagrin et disputes tout au long de l’année. Lorsque les membres de la famille ont fini de se saluer, on commence les visites aux proches avec la visite chez le plus âgé de la famille. Après les salutations rituelles, on mange puis on offre les cadeaux.  Et il en va ainsi pendant 2 à 3 jours de visites et de rituels. Grace à cette fête, la famille au grand complet se réunit au moins une fois l’an.

 

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